Je comprend
Il y a parfois des jours où il est bon de tomber le masque, de montrer ses failles et ses doutes, ses blessures.
Ces cicatrices qui n'en finissent pas de guérir mais qui ne demandent qu'à se rouvrir au détour d'une phrase ou d'une image.
Je pense à toi, jeune fille qui n'en finit pas de revivre l'instant où on t'a souillée. Oui toi, je sais que tes pas te guident par ici souvent.
Que pourrais je te dire ? Que je comprend ?
Mieux que d'autres certainement, j'ai été souillée d'une autre manière, moins violemment mais les dégats sont les mêmes.
Je sais ce que c'est les gestes qui font peur, de cette peur irrationnelle, incontrôlable, et même inconsciente.
Ce soudain malaise face à certaines situations, quelqu'un qui veut juste te prendre dans ses bras, un baiser un peu trop appuyé, une caresse qui te rappelle d'autres et qui te sont insupportables.
Je comprend.
Ce dégout subit qui te vient à certains moments, cette haine aussi qu'il faut pourtant oublier si tu veux continuer à avancer.
Je comprend.
Cette impossibilité de s'abandonner complètement, totalement.
Les réserves de patience, d'amour et de compréhension de la part des autres pour simplement espérer t'apprivoiser.
Je comprend.
Petite, je te comprend, tu vis à des kilomètres de moi, tu es de ma famille bien au delà des liens du sang.
Tes blessures sont les miennes.
Si tes pas t'ont menés jusque ici, saches que je comprend et que je t'aime.